Le postnatal: un cap exigeant!

Voilà! C’est fait, vous avez accouché! C’était il y a un mois ou un mois et demi. Bien sûr, vous vous attendiez un peu à être fatiguée. Mais pas autant, ni aussi… longtemps.
En fait, six à huit semaines après la naissance, un cap plus intense se manifeste souvent, à la fois pour le nourrisson et pour les parents. C’est un moment fort du postnatal, plus difficile pour certains parents que pour d’autres, mais généralement assez marqué pour tous. À ce moment-là on y constate aussi malheureusement une diminution de l’allaitement, voire un sevrage complet : le bébé pleure plus (et la mère aussi), la fraîche accouchée est plus fatiguée (et le père aussi!), la nouvelle maman a moins de temps pour se reposer et bien manger, des émotions apparaissent bouleversantes, la production de lait baisse, etc.
Comme aux jeux olympiques…
Mais pourquoi est-ce si difficile six à huit semaines après l’accouchement? Je vais essayer de vous le faire comprendre en utilisant une image. Imaginez l’accouchement comme une course de 500 mètres aux Jeux Olympiques. Voyez-vous la scène? Les athlètes (vous!) bien préparés qui se sont exercés depuis plusieurs mois (neuf mois!), la foule qui acclame bruyamment, la présence des entraîneurs attentionnés (médecin, sage-femme, infirmière, accompagnante, doula, amies, etc.), les drapeaux colorés, la complicité entre les membres de la même équipe, l’excitation, le soleil, la musique, etc. L’épreuve olympique, c’est la période qui comprend l’accouchement lui-même et les deux premières journées qui suivent. Vous voyez l’ambiance? La nouvelle maman se sent supportée et stimulée à se dépasser, poussée à battre ses propres record. Ce n’est pas un moment facile, des anxiétés sont certainement présentes, mais dans les cas où tout se passe bien, les nouveaux parents en ressortent grandis et fiers d’eux (et du bébé).
Les premiers jours…
Le retour à la maison et les premiers jours voient un défilé de visiteurs et de multiples coups de téléphone. Bien que la majorité des visiteurs n’aident pas à proprement parler en faisant concrètement des tâches dans la maison (mais vous pouvez les inviter gentiment à le faire), bien que leurs visites durent souvent bien trop longtemps (il est alors temps pour le nouveau papa de devenir à son tour « enceinte », c’est-à-dire un mur de protection autour du couple mère/nouveau-né en dirigent certains visiteurs trop attardés vers la porte de sortie), bien que certains visiteurs s’invitent à souper à l’improviste (sans rien apporter ni mettre la main à la pâte, mais vous pouvez aborder le sujet avant l’accouchement en suggérant comme cadeau de naissance des plats tout prêts-à-réchauffer), bien qu’ils grugent sur votre précieux temps d’intimité et de récupération, les visiteurs n’en sont pas moins comme la foule qui acclame les athlètes (je suis encore avec mon image des Jeux Olympiques, là).
Fierté, fébrilité et adrénaline…
La première semaine après l’accouchement, c’est le moment du chant patriotique lors de la montée du drapeau et de la remise des médailles : malgré la grande fatigue -tant physique que psychique-, votre fierté et votre joie remplacent momentanément l’énergie quelque peu défaillante. Les émotions sont fébriles, mais joyeuses même si les pleurs de la maman peuvent parfois jaillir à l’improviste pour un oui ou pour un non (ah! Les hormones). Le corps est parfois un peu plus faible et tremblant d’épuisement (nuits en pointillés), mais le moral est bon. Les yeux brillent. L’adrénaline circule à flots et permet aux parents de s’adapter et de tenir le rythme.
Si complications...
Ceci est évidemment le portrait d’une famille qui a vécu un accouchement où tout s’est relativement bien passé, où tous sont revenus à la maison environ 48 heures après l’accouchement… tous en même temps. S’il y a eu césarienne alors que la mère tenait à un accouchement naturel, s’il y a eu des complications plus sérieuses ou si la santé du bébé ou de la mère présente encore des inquiétudes, s’il y a un deuil à faire, le tableau va changer un peu ou même peut-être beaucoup!
L’adrénaline s’envole…
Puis les jours passent et se transforment en semaines… Les « athlètes » sont de retour chez eux, dans leur pays, les visiteurs espacent leurs visites et les coups de téléphone (et courriels) aussi. Les parents deviennent de plus en plus maîtres de la situation (apprendre à reconnaître les besoin de votre bébé et les moyens efficaces pour y répondre, trouver une nouvelle identité et une nouvelle place dans la nouvelle cellule familiale, gérer le surplus de travail et le manque de temps, etc.). En apparence tout semble plus calme, mais c’est ce calme qui, à la longue, use les énergies. L’adrénaline s’est envolée laissant un sentiment normal de fatigue qui affecte vite le moral.
L’usure des nuits en pointillés…
La mère, habituée à travailler à l’extérieure, entourée toute la journée d’adultes et de stimulations personnelles, professionnelles et intellectuelles, se retrouve isolée, seule, au service 24 heures sur 24 de son petit qu’elle ne veut pas faire attendre. Les oasis des dimanche matin de paresseuse intimité, en couple, au lit, est un lointain souvenir ainsi que les pauses syndicales, l’heure du lunch avec les consœurs et confrères de travail et les soupers du samedi soir entre amis! Depuis deux mois qu’ils vivent sur la corde raide, les nouveaux parents commencent à sentir l’usure de nuits dans sommeil et des journées sans trêve.
De plus, ils ont épuisé leurs ressources sociales (aide concrète des amis et de la parenté dans la maison), physiques (leur propre énergie disponible pour être vigilants et alertes de jour, de soir et de nuit) et émotionnelles (la baisse de vitalité physique affectant naturellement le moral ainsi que la solitude, l’isolement, l’incertitude, le sentiment bien légitime d’impuissance, le découragement face à l’ampleur des tâches et le manque d’intimité du couple).
Au bout du rouleau…
Bref, environ deux mois après l’accouchement, les parents sont au bout du rouleau sans se douter que ce moment correspond à une étape normale et annonce aussi une amélioration de leur situation. Passé ce cap, les bébés pleurent moins, les nuits de sommeil s’allongent (un peu), la mère se sent plus à l’aise de quitter la maison et de sortir seule avec son bébé et rompt progressivement son isolement, le couple retrouve un petit peu plus d’intimité, les deux parents se découvrent des compétences insoupçonnés (patience accrue due entre autres à la prolactine chez les mères qui allaitent, besoin de sommeil diminué, compréhension des pleurs du nouveau-né qui ressemble de moins en moins à un extra-terrestre) et le moral s’améliore pour tout le monde!
L’aurore après la nuit…
Évidemment ceci correspond à une norme. Pour une césarienne, surtout si elle a été vécue difficilement, le temps de récupération physique et morale peut s’allonger un peu (ou beaucoup). Si la nouvelle mère est soumise à d’autres stress (obligation de déménager, par exemple) ou si la santé d’un des deux parents et/ou du bébé et/ou de l’un des enfants aînés cause problème, il faut encore ajouter du temps, de la compréhension et de la patience.
Dans certains cas, la légère déprime des premiers jours se transforme en dépression de plus en plus lourde si la jeune mère ne s’en occupe pas. Il ne faut pas hésiter alors à demander de l’aide, un autre type de soutien. Savez-vous qu’il existe des doulas -des accompagnantes de la maternité- qui se sont spécialisées dans le soutien postnatal? Certaines d’entre elles vous accompagnent aussi en prénatal et durant l’accouchement, d’autres seulement après.
Un vieux dicton juif dit que c’est tout de suite après le plus noir de la nuit que se pointe l’aurore. Pour certains nouveaux parents, le plus noir de la nuit équivaut au cap des six à huit semaines après l’accouchement. Mais si vous avez bien pris soin de vous il y a de grosses chances pour que vous ne vous aperceviez même pas de ce cap.
Bon postnatal!
En fait, six à huit semaines après la naissance, un cap plus intense se manifeste souvent, à la fois pour le nourrisson et pour les parents. C’est un moment fort du postnatal, plus difficile pour certains parents que pour d’autres, mais généralement assez marqué pour tous. À ce moment-là on y constate aussi malheureusement une diminution de l’allaitement, voire un sevrage complet : le bébé pleure plus (et la mère aussi), la fraîche accouchée est plus fatiguée (et le père aussi!), la nouvelle maman a moins de temps pour se reposer et bien manger, des émotions apparaissent bouleversantes, la production de lait baisse, etc.
Comme aux jeux olympiques…
Mais pourquoi est-ce si difficile six à huit semaines après l’accouchement? Je vais essayer de vous le faire comprendre en utilisant une image. Imaginez l’accouchement comme une course de 500 mètres aux Jeux Olympiques. Voyez-vous la scène? Les athlètes (vous!) bien préparés qui se sont exercés depuis plusieurs mois (neuf mois!), la foule qui acclame bruyamment, la présence des entraîneurs attentionnés (médecin, sage-femme, infirmière, accompagnante, doula, amies, etc.), les drapeaux colorés, la complicité entre les membres de la même équipe, l’excitation, le soleil, la musique, etc. L’épreuve olympique, c’est la période qui comprend l’accouchement lui-même et les deux premières journées qui suivent. Vous voyez l’ambiance? La nouvelle maman se sent supportée et stimulée à se dépasser, poussée à battre ses propres record. Ce n’est pas un moment facile, des anxiétés sont certainement présentes, mais dans les cas où tout se passe bien, les nouveaux parents en ressortent grandis et fiers d’eux (et du bébé).
Les premiers jours…
Le retour à la maison et les premiers jours voient un défilé de visiteurs et de multiples coups de téléphone. Bien que la majorité des visiteurs n’aident pas à proprement parler en faisant concrètement des tâches dans la maison (mais vous pouvez les inviter gentiment à le faire), bien que leurs visites durent souvent bien trop longtemps (il est alors temps pour le nouveau papa de devenir à son tour « enceinte », c’est-à-dire un mur de protection autour du couple mère/nouveau-né en dirigent certains visiteurs trop attardés vers la porte de sortie), bien que certains visiteurs s’invitent à souper à l’improviste (sans rien apporter ni mettre la main à la pâte, mais vous pouvez aborder le sujet avant l’accouchement en suggérant comme cadeau de naissance des plats tout prêts-à-réchauffer), bien qu’ils grugent sur votre précieux temps d’intimité et de récupération, les visiteurs n’en sont pas moins comme la foule qui acclame les athlètes (je suis encore avec mon image des Jeux Olympiques, là).
Fierté, fébrilité et adrénaline…
La première semaine après l’accouchement, c’est le moment du chant patriotique lors de la montée du drapeau et de la remise des médailles : malgré la grande fatigue -tant physique que psychique-, votre fierté et votre joie remplacent momentanément l’énergie quelque peu défaillante. Les émotions sont fébriles, mais joyeuses même si les pleurs de la maman peuvent parfois jaillir à l’improviste pour un oui ou pour un non (ah! Les hormones). Le corps est parfois un peu plus faible et tremblant d’épuisement (nuits en pointillés), mais le moral est bon. Les yeux brillent. L’adrénaline circule à flots et permet aux parents de s’adapter et de tenir le rythme.
Si complications...
Ceci est évidemment le portrait d’une famille qui a vécu un accouchement où tout s’est relativement bien passé, où tous sont revenus à la maison environ 48 heures après l’accouchement… tous en même temps. S’il y a eu césarienne alors que la mère tenait à un accouchement naturel, s’il y a eu des complications plus sérieuses ou si la santé du bébé ou de la mère présente encore des inquiétudes, s’il y a un deuil à faire, le tableau va changer un peu ou même peut-être beaucoup!
L’adrénaline s’envole…
Puis les jours passent et se transforment en semaines… Les « athlètes » sont de retour chez eux, dans leur pays, les visiteurs espacent leurs visites et les coups de téléphone (et courriels) aussi. Les parents deviennent de plus en plus maîtres de la situation (apprendre à reconnaître les besoin de votre bébé et les moyens efficaces pour y répondre, trouver une nouvelle identité et une nouvelle place dans la nouvelle cellule familiale, gérer le surplus de travail et le manque de temps, etc.). En apparence tout semble plus calme, mais c’est ce calme qui, à la longue, use les énergies. L’adrénaline s’est envolée laissant un sentiment normal de fatigue qui affecte vite le moral.
L’usure des nuits en pointillés…
La mère, habituée à travailler à l’extérieure, entourée toute la journée d’adultes et de stimulations personnelles, professionnelles et intellectuelles, se retrouve isolée, seule, au service 24 heures sur 24 de son petit qu’elle ne veut pas faire attendre. Les oasis des dimanche matin de paresseuse intimité, en couple, au lit, est un lointain souvenir ainsi que les pauses syndicales, l’heure du lunch avec les consœurs et confrères de travail et les soupers du samedi soir entre amis! Depuis deux mois qu’ils vivent sur la corde raide, les nouveaux parents commencent à sentir l’usure de nuits dans sommeil et des journées sans trêve.
De plus, ils ont épuisé leurs ressources sociales (aide concrète des amis et de la parenté dans la maison), physiques (leur propre énergie disponible pour être vigilants et alertes de jour, de soir et de nuit) et émotionnelles (la baisse de vitalité physique affectant naturellement le moral ainsi que la solitude, l’isolement, l’incertitude, le sentiment bien légitime d’impuissance, le découragement face à l’ampleur des tâches et le manque d’intimité du couple).
Au bout du rouleau…
Bref, environ deux mois après l’accouchement, les parents sont au bout du rouleau sans se douter que ce moment correspond à une étape normale et annonce aussi une amélioration de leur situation. Passé ce cap, les bébés pleurent moins, les nuits de sommeil s’allongent (un peu), la mère se sent plus à l’aise de quitter la maison et de sortir seule avec son bébé et rompt progressivement son isolement, le couple retrouve un petit peu plus d’intimité, les deux parents se découvrent des compétences insoupçonnés (patience accrue due entre autres à la prolactine chez les mères qui allaitent, besoin de sommeil diminué, compréhension des pleurs du nouveau-né qui ressemble de moins en moins à un extra-terrestre) et le moral s’améliore pour tout le monde!
L’aurore après la nuit…
Évidemment ceci correspond à une norme. Pour une césarienne, surtout si elle a été vécue difficilement, le temps de récupération physique et morale peut s’allonger un peu (ou beaucoup). Si la nouvelle mère est soumise à d’autres stress (obligation de déménager, par exemple) ou si la santé d’un des deux parents et/ou du bébé et/ou de l’un des enfants aînés cause problème, il faut encore ajouter du temps, de la compréhension et de la patience.
Dans certains cas, la légère déprime des premiers jours se transforme en dépression de plus en plus lourde si la jeune mère ne s’en occupe pas. Il ne faut pas hésiter alors à demander de l’aide, un autre type de soutien. Savez-vous qu’il existe des doulas -des accompagnantes de la maternité- qui se sont spécialisées dans le soutien postnatal? Certaines d’entre elles vous accompagnent aussi en prénatal et durant l’accouchement, d’autres seulement après.
Un vieux dicton juif dit que c’est tout de suite après le plus noir de la nuit que se pointe l’aurore. Pour certains nouveaux parents, le plus noir de la nuit équivaut au cap des six à huit semaines après l’accouchement. Mais si vous avez bien pris soin de vous il y a de grosses chances pour que vous ne vous aperceviez même pas de ce cap.
Bon postnatal!