Histoires de berceuses
Le bébé a aussi besoin de se détendre. C'est un besoin essentiel, aussi important que dormir.
Pour la majorité des gens, la fin de la journée est un moment exigeant mais lorsque l’on devient parent, tout se corse : non seulement les tâches se multiplient, mais il faut composer avec la fatigue d’un jeune bébé. Ouf! C’est tout un défi.
Il pleure sans raison…
Quand on est parent pour la première fois, il peut être assez déboussolant de prendre soin d’un bébé qui, vers quatre ou cinq heures, en fin de journée, se met à pleurer «sans raison». Il pleure tant que vous le pensez la proie des fameuses coliques. On confond aussi ces pleurs de fin de journée avec la faim, mais lorsque l’on offre à boire au nourrisson, il tète quelques secondes et se détourne du sein ou repousse le biberon en pleurant de plus belle. Tous vos efforts ne semblent qu’aggraver son état.
Vous avez tout essayé! Rien ne le satisfait. Mais que faut-il faire pour faire cesser ces pleurs? Et si justement, il ne fallait plus chercher à les faire taire, mais plutôt à les encadrer? Les pleurs de fin de journée sont caractéristiques de «l’heure de pointe». Ils sont communs à tous les bébés. Ces pleurs ont une double fonction.
La raison des pleurs…
Leur première fonction est de permettre à votre enfant de vous indiquer son besoin. Quel est-il? En ce moment particulier de la fin du jour, ce message est : « J’ai besoin de me détendre! » Une fois les principaux besoins physiques de base vérifiés (faim et couche), passez au mode détente. Votre enfant a eu une grosse journée lui aussi. Bien qu’il semble ne pas faire grand chose, il a été très occupé à grandir, à apprendre et à s’adapter. Il a accumulé des tensions physiques et émotionnelles et a maintenant besoin de les éliminer.
Des bébés stressés?
Qu’un bébé puisse souffrir de stress étonne souvent les nouveaux parents qui viennent me rencontrer, mais rappelez-vous que votre tout-petit n’est pas tellement différent de vous : il a besoin de se détendre pour pouvoir par la suite passer une soirée et une nuit paisibles. En ce moment, il est trop énervé pour dormir. Cette étape de relaxation préalable est nécessaire. Les pleurs ont une deuxième fonction : ils drainent littéralement le stress accumulé durant la journée. La Nature a justement prévu les larmes pour remplir cette fonction. Elles transportent avec elles les toxines hors du corps et en ne s’accumulant pas elles font un merveilleux travail de prévention de la santé.
Sensible ou fragile?
Pourtant, depuis quelques décennies on nous a appris qu’un bébé était sensible et qu’il ne fallait pas le traumatiser. On a confondu les mots «sensible» et «fragile» si bien qu’on associe automatiquement les pleurs avec l’expression systématique d’une souffrance. Et pourtant ce n’est pas toujours le cas. Certains pleurs ont du bon : ils servent de soupape d’évacuation aux tensions et aux substances toxiques qui en résultent. Il ne faut donc pas que chercher à tarir ces pleurs de fin de journée mais plutôt tenter d'y répondre adéquatement. Comment? En offrant un moment de détente à votre bébé.
Quelques suggestions…
D’abord un bon bain qui peut être précédé d’un massage si vous en avez le temps et le goût. Puis je vous invite à lui offrir ce que j’appelle «une séance de berceuse». S’il est très jeune -trois premiers mois- votre bébé bénéficiera peut-être d’être emmailloté (si ses pleurs lui donnent trop chaud, dosez l’enveloppement). Installez-vous loin du bruit et des activités familiales. Fermez les rideaux, la télévision et la porte. Prenez le temps d’être confortable. Certains bébés aiment que l’on chantonne, d’autres préfèrent une musique douce, un enregistrement de vagues d’océan ou le grand silence. Murmurer le son «chhhh» (mais pas directement dans ses oreilles) peut parfois aider mais ce son ne signifie pas «Chut! Tais-toi!». Il cherche plutôt à évoquer le bruit des vagues de la mer.
Ensuite?
Ensuite vient le plus difficile : ne rien faire. S’il y a une seule chose que vous deviez faire c’est d’essayer de faire le silence en vous. Installez le calme en vous d’abord en respirant amplement. Le mouvement alterné de votre inspiration et de votre expiration aura la double fonction de vous détendre et de bercer votre bébé installé sur vous.
Je comprends bien qu’il est difficile de vous détendre lorsque votre bébé pleure à fendre l’âme. Pour vous aider, mettez votre mental à contribution: rappelez-vous que ses pleurs le libèrent. Une expression québécoise parle de «vider son sac» quand on se confie à quelqu’un. C’est ce qui se passe lorsque vous permettez à votre bébé de pleurer bien accompagné.
Accompagner votre bébé en larmes n’est pas facile parce que cela vous déchire le cœur. Ces pleurs peuvent réactiver chez vous la peur de ne pas être à la hauteur, d’être rejetée ou de ne pas être aimée. Ce sont peut-être aussi tous les pleurs anciens de votre propre petite-enfance qui remontent à la surface. Accueillez les vôtres en même temps que ceux de votre enfant… Que vous pleuriez ne va pas traumatiser votre enfant, cela vous libérera aussi.
L’accompagner…
Il n’est pas question ici de «laisser pleurer» votre tout-petit, mais de l’accompagner pendant que les pleurs effectuent leur travail de nettoyage et d’apaisement. Vous n’êtes pas en train de le négliger, mais de l’accompagner pendant que son corps évacue ses tensions. Il n’est pas seul puisque vous êtes avec lui. Si vous vous sentez incapable d’accompagner ces pleurs, ne vous faites pas violence et ne vous culpabilisez pas. Passez la relève à quelqu’un d’autre. Ce peut être un moment de retrouvailles pour le papa. N’hésitez pas à demander ou à accepter un coup de pouce de l’extérieur.
Les pleurs de l’heure de pointe sont intenses et peuvent durer plusieurs semaines. Prendre soin d’un bébé énervé exigera peut-être que vous prépariez certaines choses à l’avance pour alléger les fins de journée, le souper par exemple qu’il ne restera plus qu’à réchauffer.
Pour la majorité des gens, la fin de la journée est un moment exigeant mais lorsque l’on devient parent, tout se corse : non seulement les tâches se multiplient, mais il faut composer avec la fatigue d’un jeune bébé. Ouf! C’est tout un défi.
Il pleure sans raison…
Quand on est parent pour la première fois, il peut être assez déboussolant de prendre soin d’un bébé qui, vers quatre ou cinq heures, en fin de journée, se met à pleurer «sans raison». Il pleure tant que vous le pensez la proie des fameuses coliques. On confond aussi ces pleurs de fin de journée avec la faim, mais lorsque l’on offre à boire au nourrisson, il tète quelques secondes et se détourne du sein ou repousse le biberon en pleurant de plus belle. Tous vos efforts ne semblent qu’aggraver son état.
Vous avez tout essayé! Rien ne le satisfait. Mais que faut-il faire pour faire cesser ces pleurs? Et si justement, il ne fallait plus chercher à les faire taire, mais plutôt à les encadrer? Les pleurs de fin de journée sont caractéristiques de «l’heure de pointe». Ils sont communs à tous les bébés. Ces pleurs ont une double fonction.
La raison des pleurs…
Leur première fonction est de permettre à votre enfant de vous indiquer son besoin. Quel est-il? En ce moment particulier de la fin du jour, ce message est : « J’ai besoin de me détendre! » Une fois les principaux besoins physiques de base vérifiés (faim et couche), passez au mode détente. Votre enfant a eu une grosse journée lui aussi. Bien qu’il semble ne pas faire grand chose, il a été très occupé à grandir, à apprendre et à s’adapter. Il a accumulé des tensions physiques et émotionnelles et a maintenant besoin de les éliminer.
Des bébés stressés?
Qu’un bébé puisse souffrir de stress étonne souvent les nouveaux parents qui viennent me rencontrer, mais rappelez-vous que votre tout-petit n’est pas tellement différent de vous : il a besoin de se détendre pour pouvoir par la suite passer une soirée et une nuit paisibles. En ce moment, il est trop énervé pour dormir. Cette étape de relaxation préalable est nécessaire. Les pleurs ont une deuxième fonction : ils drainent littéralement le stress accumulé durant la journée. La Nature a justement prévu les larmes pour remplir cette fonction. Elles transportent avec elles les toxines hors du corps et en ne s’accumulant pas elles font un merveilleux travail de prévention de la santé.
Sensible ou fragile?
Pourtant, depuis quelques décennies on nous a appris qu’un bébé était sensible et qu’il ne fallait pas le traumatiser. On a confondu les mots «sensible» et «fragile» si bien qu’on associe automatiquement les pleurs avec l’expression systématique d’une souffrance. Et pourtant ce n’est pas toujours le cas. Certains pleurs ont du bon : ils servent de soupape d’évacuation aux tensions et aux substances toxiques qui en résultent. Il ne faut donc pas que chercher à tarir ces pleurs de fin de journée mais plutôt tenter d'y répondre adéquatement. Comment? En offrant un moment de détente à votre bébé.
Quelques suggestions…
D’abord un bon bain qui peut être précédé d’un massage si vous en avez le temps et le goût. Puis je vous invite à lui offrir ce que j’appelle «une séance de berceuse». S’il est très jeune -trois premiers mois- votre bébé bénéficiera peut-être d’être emmailloté (si ses pleurs lui donnent trop chaud, dosez l’enveloppement). Installez-vous loin du bruit et des activités familiales. Fermez les rideaux, la télévision et la porte. Prenez le temps d’être confortable. Certains bébés aiment que l’on chantonne, d’autres préfèrent une musique douce, un enregistrement de vagues d’océan ou le grand silence. Murmurer le son «chhhh» (mais pas directement dans ses oreilles) peut parfois aider mais ce son ne signifie pas «Chut! Tais-toi!». Il cherche plutôt à évoquer le bruit des vagues de la mer.
Ensuite?
Ensuite vient le plus difficile : ne rien faire. S’il y a une seule chose que vous deviez faire c’est d’essayer de faire le silence en vous. Installez le calme en vous d’abord en respirant amplement. Le mouvement alterné de votre inspiration et de votre expiration aura la double fonction de vous détendre et de bercer votre bébé installé sur vous.
Je comprends bien qu’il est difficile de vous détendre lorsque votre bébé pleure à fendre l’âme. Pour vous aider, mettez votre mental à contribution: rappelez-vous que ses pleurs le libèrent. Une expression québécoise parle de «vider son sac» quand on se confie à quelqu’un. C’est ce qui se passe lorsque vous permettez à votre bébé de pleurer bien accompagné.
Accompagner votre bébé en larmes n’est pas facile parce que cela vous déchire le cœur. Ces pleurs peuvent réactiver chez vous la peur de ne pas être à la hauteur, d’être rejetée ou de ne pas être aimée. Ce sont peut-être aussi tous les pleurs anciens de votre propre petite-enfance qui remontent à la surface. Accueillez les vôtres en même temps que ceux de votre enfant… Que vous pleuriez ne va pas traumatiser votre enfant, cela vous libérera aussi.
L’accompagner…
Il n’est pas question ici de «laisser pleurer» votre tout-petit, mais de l’accompagner pendant que les pleurs effectuent leur travail de nettoyage et d’apaisement. Vous n’êtes pas en train de le négliger, mais de l’accompagner pendant que son corps évacue ses tensions. Il n’est pas seul puisque vous êtes avec lui. Si vous vous sentez incapable d’accompagner ces pleurs, ne vous faites pas violence et ne vous culpabilisez pas. Passez la relève à quelqu’un d’autre. Ce peut être un moment de retrouvailles pour le papa. N’hésitez pas à demander ou à accepter un coup de pouce de l’extérieur.
Les pleurs de l’heure de pointe sont intenses et peuvent durer plusieurs semaines. Prendre soin d’un bébé énervé exigera peut-être que vous prépariez certaines choses à l’avance pour alléger les fins de journée, le souper par exemple qu’il ne restera plus qu’à réchauffer.