Naître, est-ce souffrant?
Autrefois, on disait que l'enfant naissant ne sentait rien. On disait que, le jour de sa naissance, il était totalement inconscient de ce qui était en train de lui arriver. Aujourd'hui, plusieurs autorités nuancent cette affirmation ou la réfutent carrément. Certains disent même que l'enfant souffre en naissant. Si on pouvait donner la parole au bébé in utero, à l’enfant en train de se mettre au monde ou au nouveau-né qui vient juste de vivre cette expérience, que nous dirait-il au sujet de son passage et de son arrivée au monde ?
Deux personnes en travail...
Si aujourd’hui la femme enceinte est mieux accompagnée et si l’accouchement (accouchement = version maternel de l’événement) semble plus facile, je crois qu’il n’en va pas de même pour la naissance (naissance = version bébé de l’événement). À mon avis, le respect pour l’être qui s’en vient n’a pas reçu la même attention que pour la mère-en-train-d’accoucher. Il est si facile d’oublier que l’accouchement d'une femme est aussi la naissance d’un enfant. Deux personnes sont en travail. Au cours des dernières années, la femme enceinte a pu exprimer ses besoins alors que la parole de l’enfant-naissant n’est pas encore reconnue. Et pourtant, il y a déjà plusieurs décennies que les premiers psychanalystes ont affirmé que la naissance est le premier choc de notre vie. Otto Rank l'a ni plus ni moins qualifié de traumatisme.1 Plusieurs s’interrogent si c'est vraiment le cas: des parents, des sage-femmes, des accompagnantes (doulas), des médecins, des thérapeutes de toutes allégeances, des psychologues et psychothérapeutes, etc.
Est-ce vraiment souffrant...
Personnellement, je crois que la question à se poser est plutôt celle-ci: la naissance est-elle souffrante intrinsèquement, c’est-à-dire souffrante en elle-même? Autrement dit, naître, est-ce souffrant pour tout être humain quoi que l'on fasse ou quoi que l'on ne fasse pas? Cette question est importante parce que la réponse qu'on lui donne influence la façon dont la mère-en-devenir se prépare. Elle affecte également la manière dont on accompagnera l'enfant. En effet, si on voit la naissance comme un événement traumatisant en lui-même, on risque de négliger l'aide que l'on peut apporter. Alors on considère l'enfant-naissant comme étant passif et impuissant, qui doit subir cet événement. «C’est souffrant et on n’y peut rien. C’est qu’un mauvais moment à passer». Par contre, si l’on croit que la souffrance de la naissance est subjective, conséquence d'émotions, d'attitudes et autres états intérieurs particuliers vécus par cet Être qui est en train de faire face à sa nouvelle vie, alors on peut prendre soin de ce qui l'habite et l’accompagner. Suite aux nombreux témoignages de bébés in utero et de nouveau-nés que j'ai reçus, je crois profondément, que « naître, à priori, n’est pas un traumatisme, c’est une étape de la vie humaine. En revanche, ce qui peut l’être, c'est la façon dont elle fait résonance dans l’histoire du sujet et de sa famille. »2
Sourire en naissant...
D'un point de vue physiologique, toutes les activités reliées aux processus naturels du corps humain, comme manger, dormir, se laver, roter, se gratter, se détendre, se reproduire et même éliminer peuvent être passablement agréables. Pourquoi en irait-il différemment pour l'accouchement et la naissance? Ils sont eux aussi des processus naturels essentiels de la vie humaine. Dans sa grande sagesse, le corps de la mère-en-devenir a tout prévu pour donner naissance à un bébé, et le corps d'un bébé à terme a, lui aussi, été conçu de la plus parfaite des façons pour naître de sa mère. Si vous avez lu le magnifique livre Pour Une Naissance Sans Violence3, vous pouvez y voir des photos de nouveau-nés âgés de quelques minutes. Ce que ces photos ont de spécial c’est qu'elles nous montrent des nouveaux-nés âgés d’à peine quelques minutes en train de sourire au lieu de hurler d‘épouvante et de douleur. Le Dr. Frédérick Leboyer nous a ouvert une porte en osant affirmer que nos pratiques obstétricales et l’accueil que l’on offre au nouveau-né peuvent faire une différence. Physiquement on fait de plus en plus attention au bébé et cet accueil produit des résultats. À cette étape-ci, il nous reste à nous pencher sur ce que l'enfant vit intérieurement -émotionnellement et psychologiquement- pendant sa gestation et pendant sa naissance. C’est possible et c’est surtout nécessaire.
Des peurs prénatales...
Les bébés in utero et les nouveau-nés le témoignent régulièrement dans mon bureau: une peur -ou un autre état émotionnel souffrant- peut accompagner la gestation et la naissance et même l'affecter. Toute émotion traumatisante4 qui ne peut être nommée peut se transformer en douleur, soit chez l’enfant (pendant la gestation, pendant la naissance ou après), soit chez la mère. Des recherches ont démontré que chez la femme qui accouche 85% de la douleur physique est causée par une ou des émotions. Aborder l'émotion présente durant la grossesse se traduit par un travail beaucoup plus doux et efficace. Quant à mon travail avec les bébés in utero et les bébés, on en arrive au même résultat: une naissance plus douce, plus rapide, plus sereine, sans traumatisme.
Un beau passage...
Chaque Être arrive au seuil de sa vie avec ses peurs bien à lui et ce sont ces émotions et ces pensées souffrantes qui influencent le déroulement de sa mise au monde et sa perception de son entrée dans le monde. Oui, la naissance peut être un beau passage. Avec les moyens dont nous disposons maintenant et surtout avec la possibilité de rencontrer intimement la réalité de l’Être qui se tient au seuil de sa vie, nous pouvons lui permettre de vivre une naissance sereine et débuter sa vie plus doucement. La nouvelle mère y trouve également un avantage non négligeable puisque la naissance et l’accouchement sont les deux faces d’une même médaille, et ce qui touche l'un affecte l’autre, de toutes les façons.
Des signaux prénatals...
La PAB® (Parole Au Bébé) nous permet de comprendre de façon précise les émotions qui habitent le bébé, tant avant qu’après sa naissance. « Nous réalisons de plus en plus, du point de vue scientifique, ce que les mères et les pères du monde entier savent depuis des temps immémoriaux: le fœtus est un être conscient. Ce à quoi il faut ajouter: un être conscient qui risque de garder, sa vie durant, les empreintes de sa venue au monde. »5 La difficulté ne réside pas dans le fait de l'aider. Elle réside dans notre ignorance des défis que l’enfant prénatal et le bébé-naissant rencontrent à cette étape de sa vie. Qui se doute de la lutte intérieure et du désarroi d'un bébé même pas encore né? Dès la troisième semaine de sa gestation, il peut envoyer des signaux sous forme de symptômes divers (qui s’inscrivent et se manifestent sur le corps de sa mère) pour solliciter un coup de pouce de ses proches. Jamais encore je n'ai rencontré un bébé souffrant qui n'ait pas signalé son inconfort à un moment ou à un autre de sa gestation. Le signal envoyé n'est jamais assez subtil pour passer inaperçu.
Tu n’es plus seul...
Par méconnaissance, le médecin et/ou les parents ne s'en préoccupent pas. Il ne s'agit pas ici de se faire du mauvais sang pour rien, mais de donner la chance au bébé de prendre la parole à un moment crucial pour lui. Quel parent n'aimerait dire à son bébé: « Tu n'es plus seul. Je suis avec toi ». Lui donner la parole a un effet thérapeutique. Écouter et entendre ses peurs -ou toute autre émotion présente- permet à l’Être qui se tient au seuil de sa nouvelle vie de redonner du sens à cet événement et d'y faire face plus sereinement. On n’élimine pas les défis, on aide l’enfant à y faire face avec courage, lucidité, conscience et enthousiasme.
Il se met au monde aisément...
En l’accompagnant avec lucidité et conscience, de cette façon ou d’une autre (tant de nouvelles approches voient le jour), on lui permet de se mettre au monde plus facilement puisque plus rien ne vient faire obstacle, intérieurement, à son arrivée, à son «oui» à la Vie, à Sa vie. Avant et pendant sa naissance, l’enfant se positionnera bien, il bougera mieux, il ne résistera pas, il participera activement, il se faufilera aisément entre les os du bassin de sa mère et se tiendra tout prêt à affronter le monde de façon enthousiaste.
L’histoire de...
Ainsi, en consultation de PAB®, à deux jours de sa naissance, on a permis à Catherine de ne plus se ressentir coincée et elle est née "comme un petit poisson" selon les termes de sa mère. En prenant la parole, Olivier, âgé de trente-huit semaines, a pu accueillir sa prochaine transition avec joie au lieu de la percevoir comme un danger et il s'est retourné, tête première, durant la nuit suivant la consultation. Et Mylène, en mettant des mots sur sa peur, a vu sa naissance imminente comme une retrouvailles avec sa mère au lieu d’une déchirante séparation définitive, elle qui ne se décidait pas à descendre pour ne pas la quitter. Chacune de ces peurs avait une cause profonde sur laquelle nous nous sommes penchés, pour la comprendre et la pacifier.
Confiance...
On peut aider le bébé à accueillir sa naissance prochaine et à mieux la vivre et à s'y abandonner totalement, complètement ouvert à l'expérience. Il s'agit pour cela de l'accompagner par notre écoute consciente plusieurs semaines avant l‘accouchement de sa mère. Dans l’histoire de l’obstétrique, voilà très peu de temps que certains médecins interrogent la mère-en-devenir sur ses émotions au lieu de n'ausculter qu’un ventre. Et cette écoute porte fruit. Nous pencherons-nous aussi un jour de façon systématique sur les émotions de l’enfant prénatal? Je suis confiante. J’ai confiance aux parents qui ont le goût d'être vraiment présents à leur enfant et je suis confiante envers cet enfant qui s’en vient et qui a un grand pouvoir de faire bouger les choses en lui et autour de lui... avec un petit coup de pouce de notre part.
Notes:
1 « The Trauma of Birth » est d’ailleurs le titre de l’un de ses livres.
2 Les femmes et les bébés d'abord Pour une médicalisation raisonnée de la maternité par le Dr Myriam Szejer et Francine Dauphin, Collection La Cause des Bébés.
3 Pour Une Naissance Sans Violence, Dr. Frédérick Leboyer, Éditions du Seuil, 1980.
4 "Un traumatisme se définit comme un événement qui entraîne chez un sujet un afflux d'excitation qui dépasse le seuil de tolérance de son appareil psychique." Le Meilleur de Soi, Guy Corneau, Les Éditions de l'Homme, page 30.
5 Le Meilleur de Soi de Guy Corneau, Les Éditions de l'Homme, 2007, page 38.
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Deux personnes en travail...
Si aujourd’hui la femme enceinte est mieux accompagnée et si l’accouchement (accouchement = version maternel de l’événement) semble plus facile, je crois qu’il n’en va pas de même pour la naissance (naissance = version bébé de l’événement). À mon avis, le respect pour l’être qui s’en vient n’a pas reçu la même attention que pour la mère-en-train-d’accoucher. Il est si facile d’oublier que l’accouchement d'une femme est aussi la naissance d’un enfant. Deux personnes sont en travail. Au cours des dernières années, la femme enceinte a pu exprimer ses besoins alors que la parole de l’enfant-naissant n’est pas encore reconnue. Et pourtant, il y a déjà plusieurs décennies que les premiers psychanalystes ont affirmé que la naissance est le premier choc de notre vie. Otto Rank l'a ni plus ni moins qualifié de traumatisme.1 Plusieurs s’interrogent si c'est vraiment le cas: des parents, des sage-femmes, des accompagnantes (doulas), des médecins, des thérapeutes de toutes allégeances, des psychologues et psychothérapeutes, etc.
Est-ce vraiment souffrant...
Personnellement, je crois que la question à se poser est plutôt celle-ci: la naissance est-elle souffrante intrinsèquement, c’est-à-dire souffrante en elle-même? Autrement dit, naître, est-ce souffrant pour tout être humain quoi que l'on fasse ou quoi que l'on ne fasse pas? Cette question est importante parce que la réponse qu'on lui donne influence la façon dont la mère-en-devenir se prépare. Elle affecte également la manière dont on accompagnera l'enfant. En effet, si on voit la naissance comme un événement traumatisant en lui-même, on risque de négliger l'aide que l'on peut apporter. Alors on considère l'enfant-naissant comme étant passif et impuissant, qui doit subir cet événement. «C’est souffrant et on n’y peut rien. C’est qu’un mauvais moment à passer». Par contre, si l’on croit que la souffrance de la naissance est subjective, conséquence d'émotions, d'attitudes et autres états intérieurs particuliers vécus par cet Être qui est en train de faire face à sa nouvelle vie, alors on peut prendre soin de ce qui l'habite et l’accompagner. Suite aux nombreux témoignages de bébés in utero et de nouveau-nés que j'ai reçus, je crois profondément, que « naître, à priori, n’est pas un traumatisme, c’est une étape de la vie humaine. En revanche, ce qui peut l’être, c'est la façon dont elle fait résonance dans l’histoire du sujet et de sa famille. »2
Sourire en naissant...
D'un point de vue physiologique, toutes les activités reliées aux processus naturels du corps humain, comme manger, dormir, se laver, roter, se gratter, se détendre, se reproduire et même éliminer peuvent être passablement agréables. Pourquoi en irait-il différemment pour l'accouchement et la naissance? Ils sont eux aussi des processus naturels essentiels de la vie humaine. Dans sa grande sagesse, le corps de la mère-en-devenir a tout prévu pour donner naissance à un bébé, et le corps d'un bébé à terme a, lui aussi, été conçu de la plus parfaite des façons pour naître de sa mère. Si vous avez lu le magnifique livre Pour Une Naissance Sans Violence3, vous pouvez y voir des photos de nouveau-nés âgés de quelques minutes. Ce que ces photos ont de spécial c’est qu'elles nous montrent des nouveaux-nés âgés d’à peine quelques minutes en train de sourire au lieu de hurler d‘épouvante et de douleur. Le Dr. Frédérick Leboyer nous a ouvert une porte en osant affirmer que nos pratiques obstétricales et l’accueil que l’on offre au nouveau-né peuvent faire une différence. Physiquement on fait de plus en plus attention au bébé et cet accueil produit des résultats. À cette étape-ci, il nous reste à nous pencher sur ce que l'enfant vit intérieurement -émotionnellement et psychologiquement- pendant sa gestation et pendant sa naissance. C’est possible et c’est surtout nécessaire.
Des peurs prénatales...
Les bébés in utero et les nouveau-nés le témoignent régulièrement dans mon bureau: une peur -ou un autre état émotionnel souffrant- peut accompagner la gestation et la naissance et même l'affecter. Toute émotion traumatisante4 qui ne peut être nommée peut se transformer en douleur, soit chez l’enfant (pendant la gestation, pendant la naissance ou après), soit chez la mère. Des recherches ont démontré que chez la femme qui accouche 85% de la douleur physique est causée par une ou des émotions. Aborder l'émotion présente durant la grossesse se traduit par un travail beaucoup plus doux et efficace. Quant à mon travail avec les bébés in utero et les bébés, on en arrive au même résultat: une naissance plus douce, plus rapide, plus sereine, sans traumatisme.
Un beau passage...
Chaque Être arrive au seuil de sa vie avec ses peurs bien à lui et ce sont ces émotions et ces pensées souffrantes qui influencent le déroulement de sa mise au monde et sa perception de son entrée dans le monde. Oui, la naissance peut être un beau passage. Avec les moyens dont nous disposons maintenant et surtout avec la possibilité de rencontrer intimement la réalité de l’Être qui se tient au seuil de sa vie, nous pouvons lui permettre de vivre une naissance sereine et débuter sa vie plus doucement. La nouvelle mère y trouve également un avantage non négligeable puisque la naissance et l’accouchement sont les deux faces d’une même médaille, et ce qui touche l'un affecte l’autre, de toutes les façons.
Des signaux prénatals...
La PAB® (Parole Au Bébé) nous permet de comprendre de façon précise les émotions qui habitent le bébé, tant avant qu’après sa naissance. « Nous réalisons de plus en plus, du point de vue scientifique, ce que les mères et les pères du monde entier savent depuis des temps immémoriaux: le fœtus est un être conscient. Ce à quoi il faut ajouter: un être conscient qui risque de garder, sa vie durant, les empreintes de sa venue au monde. »5 La difficulté ne réside pas dans le fait de l'aider. Elle réside dans notre ignorance des défis que l’enfant prénatal et le bébé-naissant rencontrent à cette étape de sa vie. Qui se doute de la lutte intérieure et du désarroi d'un bébé même pas encore né? Dès la troisième semaine de sa gestation, il peut envoyer des signaux sous forme de symptômes divers (qui s’inscrivent et se manifestent sur le corps de sa mère) pour solliciter un coup de pouce de ses proches. Jamais encore je n'ai rencontré un bébé souffrant qui n'ait pas signalé son inconfort à un moment ou à un autre de sa gestation. Le signal envoyé n'est jamais assez subtil pour passer inaperçu.
Tu n’es plus seul...
Par méconnaissance, le médecin et/ou les parents ne s'en préoccupent pas. Il ne s'agit pas ici de se faire du mauvais sang pour rien, mais de donner la chance au bébé de prendre la parole à un moment crucial pour lui. Quel parent n'aimerait dire à son bébé: « Tu n'es plus seul. Je suis avec toi ». Lui donner la parole a un effet thérapeutique. Écouter et entendre ses peurs -ou toute autre émotion présente- permet à l’Être qui se tient au seuil de sa nouvelle vie de redonner du sens à cet événement et d'y faire face plus sereinement. On n’élimine pas les défis, on aide l’enfant à y faire face avec courage, lucidité, conscience et enthousiasme.
Il se met au monde aisément...
En l’accompagnant avec lucidité et conscience, de cette façon ou d’une autre (tant de nouvelles approches voient le jour), on lui permet de se mettre au monde plus facilement puisque plus rien ne vient faire obstacle, intérieurement, à son arrivée, à son «oui» à la Vie, à Sa vie. Avant et pendant sa naissance, l’enfant se positionnera bien, il bougera mieux, il ne résistera pas, il participera activement, il se faufilera aisément entre les os du bassin de sa mère et se tiendra tout prêt à affronter le monde de façon enthousiaste.
L’histoire de...
Ainsi, en consultation de PAB®, à deux jours de sa naissance, on a permis à Catherine de ne plus se ressentir coincée et elle est née "comme un petit poisson" selon les termes de sa mère. En prenant la parole, Olivier, âgé de trente-huit semaines, a pu accueillir sa prochaine transition avec joie au lieu de la percevoir comme un danger et il s'est retourné, tête première, durant la nuit suivant la consultation. Et Mylène, en mettant des mots sur sa peur, a vu sa naissance imminente comme une retrouvailles avec sa mère au lieu d’une déchirante séparation définitive, elle qui ne se décidait pas à descendre pour ne pas la quitter. Chacune de ces peurs avait une cause profonde sur laquelle nous nous sommes penchés, pour la comprendre et la pacifier.
Confiance...
On peut aider le bébé à accueillir sa naissance prochaine et à mieux la vivre et à s'y abandonner totalement, complètement ouvert à l'expérience. Il s'agit pour cela de l'accompagner par notre écoute consciente plusieurs semaines avant l‘accouchement de sa mère. Dans l’histoire de l’obstétrique, voilà très peu de temps que certains médecins interrogent la mère-en-devenir sur ses émotions au lieu de n'ausculter qu’un ventre. Et cette écoute porte fruit. Nous pencherons-nous aussi un jour de façon systématique sur les émotions de l’enfant prénatal? Je suis confiante. J’ai confiance aux parents qui ont le goût d'être vraiment présents à leur enfant et je suis confiante envers cet enfant qui s’en vient et qui a un grand pouvoir de faire bouger les choses en lui et autour de lui... avec un petit coup de pouce de notre part.
Notes:
1 « The Trauma of Birth » est d’ailleurs le titre de l’un de ses livres.
2 Les femmes et les bébés d'abord Pour une médicalisation raisonnée de la maternité par le Dr Myriam Szejer et Francine Dauphin, Collection La Cause des Bébés.
3 Pour Une Naissance Sans Violence, Dr. Frédérick Leboyer, Éditions du Seuil, 1980.
4 "Un traumatisme se définit comme un événement qui entraîne chez un sujet un afflux d'excitation qui dépasse le seuil de tolérance de son appareil psychique." Le Meilleur de Soi, Guy Corneau, Les Éditions de l'Homme, page 30.
5 Le Meilleur de Soi de Guy Corneau, Les Éditions de l'Homme, 2007, page 38.
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