L'histoire de Marie-Claude qui avait peur de perdre sa mère
(ou comment vraiment rassurer un bébé?)
En tant que parent vous avez sûrement fait face un jour ou l'autre au terrible sentiment d'impuissance où aucune de vos actions n'est arrivé à consoler votre bébé...
Lorsque comprendre sa demande vous semble plus difficile, si ses pleurs sont inconsolables, s’ils durent depuis longtemps et que rien ne parvient à les pacifier, si le médecin vous dit que, sur le plan physique, tout va bien, alors la tentation de penser qu'il «fait un caprice» ou qu’il pleure «pour rien» peut être forte. Je vous en prie, ne le croyez surtout pas. Si, physiquement, son corps va bien, il se peut quand même que son cœur, son esprit ou son âme soit en demande. Et c’est un besoin tout aussi important, je vous le garantie.
Rassurer par les mots…
Les mots font du bien, n’est-ce pas? Vous avez peut-être vous-même expérimenté combien se confier à quelqu’un allège le cœur. C’est la même chose pour votre bébé, mais pour lui vos paroles deviennent réellement thérapeutiques lorsqu’elles rejoignent vraiment son cœur et... le cœur du problème.
Avant de se résoudre à prendre rendez-vous avec moi en PAB® (qui signifie tout simplement «Parole Au Bébé»), les parents me disent souvent avoir tout essayé. En premier lieu, ils ont fait le tour de toutes les causes physiques (nourri et re-nourri et re-re-nourri, changé la couche, promené, bercé, cajolé, etc.).
Puis ils ont tenté de régler le problème en parlant à leur bébé pour le rassurer, notamment en ce qui concerne les problèmes qui touchent le sommeil ou les crises de pleurs sans raison. Oui, on peut effectivement réussir à rassurer un bébé en lui parlant, mais quand cela ne débouche pas sur le résultat escompté, lorsque les pleurs persistent malgré tout, les parents se sentent désarçonnés et impuissants. Certains vont même jusqu'à remettre en question leurs compétences parentales ou la faculté de compréhension de leur bébé.
Ne pas le juger…
Et pourtant là n'est pas le problème. Dire à un nourrisson qu'il n'a pas à s'inquiéter, qu'il n'y a pas de problème, qu'il est en sécurité, que tout va bien, que papa et maman sont là, etc. ne marche pas toujours parce que essayer de rassurer un bébé en lui parlant de cette façon équivaut malheureusement trop souvent à lui dire qu'il a tort de s'inquiéter, qu'il n'a pas raison de ressentir de la peur, qu'il n'est pas correct, qu'il est en faute, qu’il ne devrait pas agir ainsi. Ainsi, malgré toute la meilleure volonté du monde -et beaucoup d'amour- en voulant le rassurer de cette façon, on n’obtient que le résultat contraire: il se sent jugé et pas du tout compris. Tout simplement parce que l’on a sauté une étape cruciale. Quelle est donc cette étape? On n'a pas cherché à le comprendre. Comprendre un bébé? A-t-il vraiment quelque chose à nous dire...
Comprendre sa peur…
En effet, si l'on n'a pas vraiment compris la peur du bébé, nos mots risquent de ne pas le rejoindre. Nos bonnes paroles ne touchent pas son réel motif d'inquiétude et elles coulent sur son cœur comme l’eau sur le dos d'un canard, avec comme résulatat, un nourrisson qui se sent doublement incompris. Tant que l'on n'a pas touché sa peur en mots justes et précis, il ne se sent pas écouté, entendu et compris... ni rassuré. Cette compréhension est essentielle. Sans elle, le lien de confiance trouve difficilement un bon terrain pour prendre racines. Mettez-vous à sa place: feriez-vous confiance à quelqu'un qui ne vous comprend pas?
Une peur souvent justifiée…
De plus, avez-vous réfléchi au fait que la peur de votre tout-petit peut être réelle et justifiée? Bien des choses se passent dans le cœur, la tête et l’âme d'un bébé -même tout petit- à notre insu. Il peut abriter une vraie peur dont nous ne sommes pas conscients. Un événement peut l'avoir marqué sans que ses proches ne s'en soient aperçu. Et tant qu'on ne l'aura pas compris, on ne pourra vraiment le rassurer. Pour vous le démontrer, voici l'histoire de la petite Marie-Claude, âgée de huit mois, pour qui sa mère a sollicité un rendez-vous avec moi en PAB®, cette approche que j’ai mise au point en m’inspirant du test musculaire propre à la kinésiologie Appliquée. On a alors permis à Marie-Claude de nous expliquer sa peur...
Une cause historique…
Depuis sa naissance, Marie-Claude ne peut se détacher de sa mère, ni le jour ni la nuit. La jeune maman m’explique que lorsqu’elle tente de la déposer ou de la passer à quelqu'un d'autre, Marie-Claude se met à hurler et reste par la suite inconsolable pendant des heures. Lorsque je lui ai donné la parole grâce à la PAB®, Marie-Claude nous a dit sa peur de perdre sa mère. Pour nous en expliquer la raison, elle nous a directement aiguillés vers une cause historique -c’est-à-dire un épisode de son histoire- mettant en scène le passé de sa famille maternelle.
D’un ancêtre, elle a hérité un traumatisme: c’est ce que l’on appelle un ‘legs transgénérationnel’. En prenant la parole, elle nous a fait voyager dans l'histoire de ses ancêtres dont plusieurs portent, comme Marie-Claude, la peur de perdre leur mère en bas âge. En fait, il y a cinq générations de cela, c'est effectivement arrivé! Une jeune mère est morte, laissant dans le deuil son conjoint et ses neuf enfants dont un nouveau-né de quelques jours.
Un legs transgénérationnel…
Marie-Claude porte la mémoire vive de ce traumatisme dans chacune de ses cellules. Comme personne dans sa lignée ne s'est encore penché sur cette souffrance, celle-ci est toujours présente. Et ce n'est ni le temps qui passe, ni le nombre des années qui peut en effacer la douleur même si le souvenir n’est plus conscient. Bien qu'elle soit inconsciente, effacée par le temps, l'intensité est la même qu'elle était au moment où les enfants de cette famille ont perdu leur mère, il y a plus de cent cinquante ans.
À première vue, cela peut paraître absurde. Les parents sont souvent très surpris d'entendre la Sagesse de leur enfant faire un lien direct avec un événement qui s'est passé plusieurs générations en amont, mais il y a encore tant de choses que la science ne peut encore expliquer... On en sait si peu sur les liens qui unissent les gènes, les émotions et une forme-pensée, une mémoire subtile et les traumatismes transmis!
Une double peur…
Dire à Marie-Claude qu'il n'y a pas de danger ne sert à rien. Elle a vraiment peur de perdre sa mère parce que cet événement fait réellement partie de son passé et que, pour elle, cela pourrait donc se reproduire. Mettez-vous à sa place: on est bien plus nerveux en voiture lorsqu’on a eu précédemment un accident. En avançant dans la consultation, la Sagesse de sa mère nous mentionne que sa propre Sagesse intérieure souhaite également s'exprimer.
Elle nous apprend qu'elle aussi porte une peur importante: celle de mourir et de laisser derrière elle un petit orphelin. Et c'est ce qui était vraiment arrivé à leur aïeule commune. Au moment de mourir, sa dernière pensée avait accompagné ses enfants qu'elle «abandonnait». Depuis, cette peur se perpétue également de mère en fille. Si rien au niveau logique et rationnel ne justifie la peur, l'émotion n'en est pas pour autant réelle et justifiée. C'est le fait d'avoir pu remonter jusqu'à l'origine de la souffrance et d'avoir pu nommer de façon précise la source du traumatisme qui a réussi à dénouer complètement la peur de la mère et de la fille et les rassurer toutes deux profondément.
On ne peut rassurer qu'une peur…
D'autre part, on ne peut rassurer un tout-petit que s'il a peur. Si ses pleurs, ses cris, un symptôme ou son comportement n'expriment pas réellement une peur, les tentatives visant à le rassurer ne porteront pas fruit. Ils peuvent exprimer une colère, un besoin physique, une douleur, un deuil ou une tristesse, par exemple. L'action efficace consistera alors à accompagner l'émotion, le sentiment ou le besoin présent. Comment? D'abord en le reconnaissant, en le décrivant, en l’habillant de mots, puis en comprenant sa cause profonde pour finalement le combler efficacement de la façon la plus juste possible.
Il faut comprendre pourquoi il est triste ou en colère. Il faut chercher à savoir ce qui l'a mis dans cet état. Il faut essayer de découvrir comment utiliser cette émotion de façon à accompagner la croissance de votre bébé qui, bien souvent aussi, fera évoluer toute la famille. Quel est le besoin physique à combler et comment le faire de la façon la plus juste possible? Votre bébé détient la réponse à toutes ces réponses... Alors pourquoi ne pas lui donner la parole?
Conclusion...
Le bébé vit des émotions intenses tout autant que les adultes. Si son corps est tout petit, son monde intérieur ne l'est pas du tout lui! Le bébé peut pleurer pour des raisons qui dépassent de loin ses simples besoins physiques de base. Les peurs en font partie. Mettons-nous à sa place: c'est l'empathie -c’est-à-dire la faculté de nous mettre à la place de l’autre- et la compassion qui guideront avec efficacité les bons gestes et les bonnes paroles qui l’apaiseront. Consoler et rassurer un bébé ne peut se faire qu'avec amour... et compréhension/conscience.