L'histoire de Louise qui était très triste
(ou un nouvel aperçu constructif sur la dépression prénatale)
Une main tendue vers la croissance…
La joie et le reste...
L’image du bébé in utero protégé contre tous les aléas de la vie au creux de son nid douillet est maintenant remise en question. Les recherches démontrent de plus en plus que les hormones maternelles traversent le placenta et influencent l’humeur de l’enfant prénatal. En deux mots, la mère communique ses états d’âme à son enfant : ses plus belles joies, mais… d’autres moins agréables aussi. Au lieu d’accueillir cette nouvelle avec culpabilité, pourquoi ne pas la voir d’une façon constructive? Voyons voir ce que les bébés en pensent eux… celui de Louise, par exemple.
Un bébé plus du tout pressé…
Louise est enceinte. Son ventre est magnifique… et énorme. C’est normal puisqu’elle en est à plus de quarante-et-une semaines. En fait, elle vient me rencontrer parce qu’elle a dépassé sa DPA (date prévue d’accouchement). Bien que tête première, son bébé est encore placé bien haut et aucune contraction ne se manifeste. Louise qui a dû passer plus des deux tiers de sa grossesse allongée à cause de contractions utérines intenses ne comprend pas pourquoi son bébé, qui a maintenant enfin la permission de naître, ne le fait pas. « Ce n’est pas logique », me dit-elle, « si, depuis si longtemps, il était pressé de sortir, pourquoi ne le fait-il pas maintenant alors que c’est le bon moment? » Oui, c’est bien vrai, notre logique ne suit pas toujours le même raisonnement que celui d’un bébé. Si l’on pouvait adopter le point de vue de cet enfant in utero, on en comprendrait mieux la raison.
Un bébé triste...
C’est justement ce que nous avons fait : nous avons donné la parole à la Sagesse de ce bébé au moyen de la PAB®. Ces trois lettres signifient tout simplement « Parole Au Bébé ». Il s’agit d’une approche que j’ai mise au point en m’inspirant du test musculaire propre à la Kinésiologie Appliquée, discipline dans laquelle on m’a formée. Dès le début de la rencontre, le bébé de Louise nous a dit se sentir très triste. Louise s’est montrée assez surprise d’entendre qu’au fond de son nid intra-utérin, un bébé pouvait être triste. Elle était convaincue qu’avant sa naissance le bébé vit la plus belle période de sa vie, blotti sans souci au creux de son nid.
Une terre accueillante...
Son enfant nous a expliqué qu’il avait « introjecté » cette émotion de sa mère qui était elle-même déprimée. « Introjecté » signifie qu’il avait fait sienne cette tristesse maternelle; il avait littéralement adopté le sentiment de sa mère d’autant plus facilement que, lui personnellement, était particulièrement sensible à cette « couleur » de ressenti. Comme le disent si bien Anne Givaudan et Daniel Meurois dans leur célèbre livre Les neuf marches : « J’ai mal là où jadis j’ai été blessé. »1 En d’autres mots, la petite graine de tristesse « donnée » par sa mère avait facilement germé dans une terre particulièrement accueillante. Louise m’a dit ne pas se sentir « si triste que ça », et c’est en interrogeant son subconscient que nous en avons appris la raison : elle avait réprimé son émotion. Ainsi, peut-être ne la sentait-elle plus et réussissait-elle à vivre son quotidien, mais elle rendait du même coup sa guérison plus difficile. En effet, comment soigner une plaie que l’on garde cachée à tous et même à soi? Ce déni facilitait peut-être le quotidien de Louise lui permettant de survivre comme si de rien n’était, mais en refoulant son émotion, elle la projetait littéralement à son enfant. Il ne faut pas oublier que l’on ne peut mentir à un bébé qui ressent tout. Le placenta est, certes, un bon filtre, mais il laisse passer les hormones maternelles, celle du bonheur… et celles aussi du stress et de la tristesse.
La dépression prénatale…
De nos jours, on reconnait la possibilité pour une nouvelle maman qui vient d’accoucher de souffrir de dépression postnatale, mais on oublie les statistiques qui rapportent que 10% des femmes enceintes souffrent elles aussi de dépression. Dans notre société actuelle, il est plus difficile d’accepter qu’une femme enceinte ne soit pas parfaitement heureuse et comblée. Et, pour elle, il est plus difficile aussi de l’avouer ou de se l’avouer à elle-même, d’où la facilité avec laquelle Louise avait refoulé son émotion. La peur de ne pas être une bonne mère n’est pas loin, et celle d’être jugée non plus! Pendant ce temps, un bébé ressent tout cela.
Sourire et cacher...
Si la mère-en-devenir peut sourire et cacher sa tristesse à ses proches, elle ne peut réussir à le faire pour son enfant. Tout au long de sa gestation, le bébé de Louise a essayé de signifier à sa mère de prendre soin de sa souffrance qui le touchait lui aussi par rebond. Les contractions que Louise avait senties dès le début du cinquième mois de sa grossesse reflétaient le besoin de son enfant in utero de ne plus nager dans tant de tristesse déniée. Son anxiété libérait des hormones du stress causant les contractions.
Trouver le courage...
Pour un adulte, vivre aux côtés d’un proche qui ne va pas bien, qui est déprimé ou triste est bien difficile, mais imaginez vivre en cette personne, chaque seconde, jour et nuit, pendant neuf mois! Pour Louise, comme pour nous tous, il est souvent difficile de rassembler assez de courage pour affronter et accueillir une souffrance intérieure, mais pendant la grossesse, savoir que notre enfant la ressent lui aussi et qu’il en est affecté peut alimenter le courage d’oser se rapprocher consciemment des racines du mal-être et d’agir. Nier la douleur revient à enseigner au bébé : « On ne peut rien faire quand on souffre. »
Dans ces cas-là, les symptômes de l’enfant prénatal n’accusent ni ne blâment sa mère. Au contraire, il est toute empathie et souhaite travailler en équipe avec elle pour un mieux-être commun. Et mieux encore : plusieurs bébés ont témoigné avoir su utiliser cet épisode de tristesse prénatale comme un véritable tremplin pour grandir personnellement de multiples façons.
Les appels d’un bébé…
Une tristesse qui dure longtemps ou une dépression prénatale ont une cause et, avec un peu d’aide, on peut la mettre en mots. Nommer cette souffrance de façon juste et précise la désamorce bien souvent en grande partie et même souvent totalement. De nos jours, il n’est nécessaire de passer des années dans le bureau d’un «psy» pour aller mieux. Toutes sortes d’approches font partie de ce que l’on appelle les «thérapies brèves».
Le bébé est un coéquipier...
Chaque cellule de notre être est au courant de ce que vivent le corps, le cœur et l’esprit. La PAB® peut faciliter le dialoguer avec toutes ces zones en soi qui livrent alors un message constructif. Chez une femme enceinte, particulièrement, ce courage d’explorer les inconforts intérieurs porte fruit! Le bébé pour qui l’on a osé dépasser les barrières de l’inconscience, de la peur ou de la honte devient alors un motivateur et un coéquipier extraordinaire qui permet à sa mère de grandir et de faire les pas de géant qu’elle n’aurait peut-être pas faits sans le malaise et le symptôme initial.
Un bon nettoyage...
Dans le cas de Louise, cette tristesse qu’elle n’a jamais autant ressentie que maintenant lui permettra de nettoyer ce qui appelait en elle depuis très longtemps. La grossesse est une période particulièrement propice pour faire du ménage, et tout le monde en bénéficiera. Le jeu des hormones sert de révélateur. Les hormones n’inventent pas un inconfort : elles mettent en évidence ce qui a besoin d’être mis en lumière. Elles ne travaillent pas à miner le moral d’une femme, elles sont ses meilleures collaboratrices pour l’alléger en profondeur en l’aidant à mettre le doigt sur le vrai bobo. Ne blâmons pas les hormones maternelles qui sont de très importantes messagères.
Le retour de l’espoir…
Après notre rencontre, le bébé de Louise n’a pas eu besoin que sa mère ait complètement réglé son problème pour poursuivre sa route sereinement. Le seul fait de s’être exprimé clairement et d’avoir pu partager l’objet de son inconfort avec elle lui a permis de se concentrer sur son projet personnel qui consistait à se mettre au monde en déclenchant sa naissance. Pour ce bébé, sentir que sa mère avait pris en main le « dossier » de sa tristesse et l’avoir vu s’en occuper concrètement l’a libéré de sa préoccupation et a installé en son cœur et en son âme ce que l’on appelle tout simplement… l’espoir.
J’espère que l’histoire de Louise et de son bébé apportera espoir et courage aux mères-en-devenir et les inspirera à oser dépasser les zones de confort de surface, en particulier celles qui sont tristes ou déprimées. De l’aide et des solutions efficaces existent. Je leur souhaite la force d’accepter la main que leur tend l’enfant par un symptôme.
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Note:
1) Les neuf marches : Histoires de naître et de renaître, Anne Givaudan et Daniel Meurois, éditions Amrita, 1999, page 76.
La joie et le reste...
L’image du bébé in utero protégé contre tous les aléas de la vie au creux de son nid douillet est maintenant remise en question. Les recherches démontrent de plus en plus que les hormones maternelles traversent le placenta et influencent l’humeur de l’enfant prénatal. En deux mots, la mère communique ses états d’âme à son enfant : ses plus belles joies, mais… d’autres moins agréables aussi. Au lieu d’accueillir cette nouvelle avec culpabilité, pourquoi ne pas la voir d’une façon constructive? Voyons voir ce que les bébés en pensent eux… celui de Louise, par exemple.
Un bébé plus du tout pressé…
Louise est enceinte. Son ventre est magnifique… et énorme. C’est normal puisqu’elle en est à plus de quarante-et-une semaines. En fait, elle vient me rencontrer parce qu’elle a dépassé sa DPA (date prévue d’accouchement). Bien que tête première, son bébé est encore placé bien haut et aucune contraction ne se manifeste. Louise qui a dû passer plus des deux tiers de sa grossesse allongée à cause de contractions utérines intenses ne comprend pas pourquoi son bébé, qui a maintenant enfin la permission de naître, ne le fait pas. « Ce n’est pas logique », me dit-elle, « si, depuis si longtemps, il était pressé de sortir, pourquoi ne le fait-il pas maintenant alors que c’est le bon moment? » Oui, c’est bien vrai, notre logique ne suit pas toujours le même raisonnement que celui d’un bébé. Si l’on pouvait adopter le point de vue de cet enfant in utero, on en comprendrait mieux la raison.
Un bébé triste...
C’est justement ce que nous avons fait : nous avons donné la parole à la Sagesse de ce bébé au moyen de la PAB®. Ces trois lettres signifient tout simplement « Parole Au Bébé ». Il s’agit d’une approche que j’ai mise au point en m’inspirant du test musculaire propre à la Kinésiologie Appliquée, discipline dans laquelle on m’a formée. Dès le début de la rencontre, le bébé de Louise nous a dit se sentir très triste. Louise s’est montrée assez surprise d’entendre qu’au fond de son nid intra-utérin, un bébé pouvait être triste. Elle était convaincue qu’avant sa naissance le bébé vit la plus belle période de sa vie, blotti sans souci au creux de son nid.
Une terre accueillante...
Son enfant nous a expliqué qu’il avait « introjecté » cette émotion de sa mère qui était elle-même déprimée. « Introjecté » signifie qu’il avait fait sienne cette tristesse maternelle; il avait littéralement adopté le sentiment de sa mère d’autant plus facilement que, lui personnellement, était particulièrement sensible à cette « couleur » de ressenti. Comme le disent si bien Anne Givaudan et Daniel Meurois dans leur célèbre livre Les neuf marches : « J’ai mal là où jadis j’ai été blessé. »1 En d’autres mots, la petite graine de tristesse « donnée » par sa mère avait facilement germé dans une terre particulièrement accueillante. Louise m’a dit ne pas se sentir « si triste que ça », et c’est en interrogeant son subconscient que nous en avons appris la raison : elle avait réprimé son émotion. Ainsi, peut-être ne la sentait-elle plus et réussissait-elle à vivre son quotidien, mais elle rendait du même coup sa guérison plus difficile. En effet, comment soigner une plaie que l’on garde cachée à tous et même à soi? Ce déni facilitait peut-être le quotidien de Louise lui permettant de survivre comme si de rien n’était, mais en refoulant son émotion, elle la projetait littéralement à son enfant. Il ne faut pas oublier que l’on ne peut mentir à un bébé qui ressent tout. Le placenta est, certes, un bon filtre, mais il laisse passer les hormones maternelles, celle du bonheur… et celles aussi du stress et de la tristesse.
La dépression prénatale…
De nos jours, on reconnait la possibilité pour une nouvelle maman qui vient d’accoucher de souffrir de dépression postnatale, mais on oublie les statistiques qui rapportent que 10% des femmes enceintes souffrent elles aussi de dépression. Dans notre société actuelle, il est plus difficile d’accepter qu’une femme enceinte ne soit pas parfaitement heureuse et comblée. Et, pour elle, il est plus difficile aussi de l’avouer ou de se l’avouer à elle-même, d’où la facilité avec laquelle Louise avait refoulé son émotion. La peur de ne pas être une bonne mère n’est pas loin, et celle d’être jugée non plus! Pendant ce temps, un bébé ressent tout cela.
Sourire et cacher...
Si la mère-en-devenir peut sourire et cacher sa tristesse à ses proches, elle ne peut réussir à le faire pour son enfant. Tout au long de sa gestation, le bébé de Louise a essayé de signifier à sa mère de prendre soin de sa souffrance qui le touchait lui aussi par rebond. Les contractions que Louise avait senties dès le début du cinquième mois de sa grossesse reflétaient le besoin de son enfant in utero de ne plus nager dans tant de tristesse déniée. Son anxiété libérait des hormones du stress causant les contractions.
Trouver le courage...
Pour un adulte, vivre aux côtés d’un proche qui ne va pas bien, qui est déprimé ou triste est bien difficile, mais imaginez vivre en cette personne, chaque seconde, jour et nuit, pendant neuf mois! Pour Louise, comme pour nous tous, il est souvent difficile de rassembler assez de courage pour affronter et accueillir une souffrance intérieure, mais pendant la grossesse, savoir que notre enfant la ressent lui aussi et qu’il en est affecté peut alimenter le courage d’oser se rapprocher consciemment des racines du mal-être et d’agir. Nier la douleur revient à enseigner au bébé : « On ne peut rien faire quand on souffre. »
Dans ces cas-là, les symptômes de l’enfant prénatal n’accusent ni ne blâment sa mère. Au contraire, il est toute empathie et souhaite travailler en équipe avec elle pour un mieux-être commun. Et mieux encore : plusieurs bébés ont témoigné avoir su utiliser cet épisode de tristesse prénatale comme un véritable tremplin pour grandir personnellement de multiples façons.
Les appels d’un bébé…
Une tristesse qui dure longtemps ou une dépression prénatale ont une cause et, avec un peu d’aide, on peut la mettre en mots. Nommer cette souffrance de façon juste et précise la désamorce bien souvent en grande partie et même souvent totalement. De nos jours, il n’est nécessaire de passer des années dans le bureau d’un «psy» pour aller mieux. Toutes sortes d’approches font partie de ce que l’on appelle les «thérapies brèves».
Le bébé est un coéquipier...
Chaque cellule de notre être est au courant de ce que vivent le corps, le cœur et l’esprit. La PAB® peut faciliter le dialoguer avec toutes ces zones en soi qui livrent alors un message constructif. Chez une femme enceinte, particulièrement, ce courage d’explorer les inconforts intérieurs porte fruit! Le bébé pour qui l’on a osé dépasser les barrières de l’inconscience, de la peur ou de la honte devient alors un motivateur et un coéquipier extraordinaire qui permet à sa mère de grandir et de faire les pas de géant qu’elle n’aurait peut-être pas faits sans le malaise et le symptôme initial.
Un bon nettoyage...
Dans le cas de Louise, cette tristesse qu’elle n’a jamais autant ressentie que maintenant lui permettra de nettoyer ce qui appelait en elle depuis très longtemps. La grossesse est une période particulièrement propice pour faire du ménage, et tout le monde en bénéficiera. Le jeu des hormones sert de révélateur. Les hormones n’inventent pas un inconfort : elles mettent en évidence ce qui a besoin d’être mis en lumière. Elles ne travaillent pas à miner le moral d’une femme, elles sont ses meilleures collaboratrices pour l’alléger en profondeur en l’aidant à mettre le doigt sur le vrai bobo. Ne blâmons pas les hormones maternelles qui sont de très importantes messagères.
Le retour de l’espoir…
Après notre rencontre, le bébé de Louise n’a pas eu besoin que sa mère ait complètement réglé son problème pour poursuivre sa route sereinement. Le seul fait de s’être exprimé clairement et d’avoir pu partager l’objet de son inconfort avec elle lui a permis de se concentrer sur son projet personnel qui consistait à se mettre au monde en déclenchant sa naissance. Pour ce bébé, sentir que sa mère avait pris en main le « dossier » de sa tristesse et l’avoir vu s’en occuper concrètement l’a libéré de sa préoccupation et a installé en son cœur et en son âme ce que l’on appelle tout simplement… l’espoir.
J’espère que l’histoire de Louise et de son bébé apportera espoir et courage aux mères-en-devenir et les inspirera à oser dépasser les zones de confort de surface, en particulier celles qui sont tristes ou déprimées. De l’aide et des solutions efficaces existent. Je leur souhaite la force d’accepter la main que leur tend l’enfant par un symptôme.
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Note:
1) Les neuf marches : Histoires de naître et de renaître, Anne Givaudan et Daniel Meurois, éditions Amrita, 1999, page 76.