N'avez-vous eu qu'un seul bébé? En êtes-vous sûre...
Quand la rédactrice en chef du magazine Grossesse m’a demandé un article sur le thème des jumeaux, elle m’a suggéré d’aborder le stress qu’occasionne l’arrivée de plus d’un bébé en même temps -ou l’annonce de leur venue prochaine. Mais mon travail consiste à donner la parole au bébé (déjà né ou à naître bientôt) au moyen d’une approche (la PAB®), alors j’ai plutôt orienté cet article sur ce que vit un bébé in utero lorsqu’il a partagé son espace utérin avec un autre bébé... qui n’est pas resté. On parle donc ici de ce que vit un jumeau survivant.
Plus souvent qu’on ne le croit...
Selon les témoignages des bébés qui ont pris la parole dans mon bureau au moyen de la PAB® (PAB® signifie tout simplement « Parole Au Bébé »), je constate que, pour les parents-en-devenir, « perdre » un bébé pendant la grossesse -parce qu’il est non viable- arrive plus souvent qu’on ne le croit. Fait étonnant, la plupart du temps c’est une situation qui passe complètement inaperçu aux yeux des adultes, c’est-à-dire des parents eux-mêmes, du médecin et aussi du technicien en échographie, mais pas... par le jumeau survivant! En donnant la parole aux nourrissons et aux bébés in utero, j’ai appris qu’au début d’une grossesse, il arrive très fréquemment de concevoir plus d’un bébé en même temps alors qu’un seul enfant survivra réellement.
Peu ou pas de symptôme...
En fait, ce sont bel et bien les nourrissons et les bébés dans le ventre de leur maman qui m’ont éduquée sur ce sujet! Dans la littérature médicale, rares sont les auteurs qui en parlent.1 Si, en début de grossesse, vous avez eu de petits saignements, même ce que l’on appelle du « spotting » -de très légers saignements-, peut-être cela est-il le signe du départ de l’un de vos bébés. Si le décès est survenu très tôt, il est aussi fort possible que vous n’ayiez eu absolument aucun symptôme, le minuscule corps du jumeau non viable s’étant tout simplement désagrégé peu à peu dans le liquide amniotique qui contient des enzymes spécifiques à cet effet. S’il est décédé au début de son séjour intra-maternel, il a pu aussi se «momifié» en restant caché dans l’un des replis de son nid utérin.
L’histoire de Florence...
N’avez-vous vraiment eu qu’un seul bébé? En êtes-vous totalement sûrs? Pour vous expliquer plus clairement ce fait dont on parle si rarement, voici une histoire de cas tirée de l’une de mes consultations individuelles de PAB®. Florence est une mère-en-devenir dont la grossesse en est à 30 semaines. Elle vient me voir pour une dépression prénatale qui dure depuis le début de sa grossesse. Elle pleure très souvent, « sans raison », me dit-elle puisque tout va bien dans sa vie à tous les points de vue. Elle est très heureuse d’attendre un bébé et s’y sent prête, de même que son conjoint. Tous deux m’ont aussi dit que, depuis le début de la grossesse, ils n’avaient eu que des prénoms de garçon en tête. Ils avaient été certains d’avoir un garçon mais, à leur grande surprise, c’est une fille qu’a révélé l’échographie. En permettant au subconscient de Florence de nous expliquer la cause de sa dépression au moyen de la PAB® (que j’ai mise au point en m’inspirant du test musculaire propre à la Kinésiologie Appliquée, discipline dans laquelle je suis formée), on a appris le départ d’un petit garçon, jumeau donc du bébé-fille que Florence porte encore. Concernant la dépression, la Sagesse intérieure de Florence nous dit, qu'à l’insu de la jeune mère, ses larmes de tristesse sont en train de pleurer son petit garçon qui est parti à 4 semaines. Bien qu’il ait été non-viable, il est encore très présent à son esprit même si c’est d’une façon inconsciente. Ce que son subconscient nous dit aussi, c’est que les larmes maternelles se font également le porte-parole de sa petite fille survivante, en deuil de son frère-jumeau. Les larmes de Florence pleurent donc pour elle-même, mais aussi à la place de sa fille. Mais oui! Même avant sa naissance, un bébé peut déjà éprouver des émotions, comme ici de la peine, de la tristesse, du deuil...
Des indications...
Peut-être vivez-vous (ou avez-vous vécu) une situation semblable? Bien qu’ils ne soient pas tous très évidents, plusieurs symptômes peuvent vous donner un indice d’un tel événement. Ces indications peuvent provenir de votre bébé in utero ou de votre propre corps si vous êtes présentement enceinte (votre corps, vos émotions, votre ressenti, votre intuition, voire même une certitude). Dans un cas comme dans l’autre, ce peut être à la fois la Sagesse du jumeau survivant et votre subconscient qui sont en train de prendre la parole. Dans le ventre de leur maman, les bébés utilisent souvent le corps de leur mère pour s’exprimer. S’il y a eu effectivement décès d’un bébé prénatal, votre enfant survivant est conscient d’avoir eu un jumeau, n’en doutez pas, même si le départ s’est fait très très tôt en début de gestation. Plusieurs jumeaux en deuil à qui j’ai donné la parole pendant qu’ils étaient encore dans le ventre de leur mère m’ont dit avoir été parfaitement conscients du décès d’un frère -ou d’une sœur- à des stades très précoces, aussi tôt que trois semaines après la conception. Ils nous ont aussi fait part de tout ce que ce départ leur avait fait vivre: colère, tristesse, peur, stupeur, incompréhension, culpabilité, dépression, etc. Ce qui est intéressant, c’est que la Sagesse de cet enfant en deuil peut nous faire part également de la raison existentielle de cette conception « accompagnée » ( le sens, l’objectif, en quoi cela le sert l’évolution de l’Être d’avoir du être séparé de son jumeau).
Quoi faire...
Si vous suspectez avoir perdu le jumeau/jumelle de votre enfant - que celui-ci soit déjà né ou non, que vous soyez encore enceinte ou ayez déjà accouché - vous pouvez faire quelque chose non seulement pour l’enfant survivant qui a été un témoin impuissant de ce départ ( et qui se sent probablement très seul pour affronter son deuil ), mais pour vous aussi. En effet, en tant que parent, même si vous n’êtes pas conscient d’avoir perdu un bébé, votre subconscient - ou la Sagesse de votre être - le sait parfaitement. Soit vous-même ou soit votre bébé en avez peut-être gardé quelque chose à apaiser: une émotion, une pensée inconfortable, un deuil inachevé, une culpabilité (totalement injustifiée je vous l’assure! ), un symptôme physique voire même une souffrance émotionnelle comme dans le cas de Florence qui pleure si souvent. Et les pères n’échappent pas à cela: eux aussi peuvent trainer un mal-être et avoir de la difficulté à en comprendre la cause. Pour votre bébé, je vous invite, en priorité, à lui dire (à voix haute ou intérieurement) que vous êtes au courant du jumeau parti. Cette simple parole dite du fond de votre cœur peut changer bien des choses pour l’enfant survivant: il ne se sentira peut-être plus aussi seul maintenant que vous partagez consciemment son drame. Ensuite, dites-lui qu’il n’y est pour rien dans ce décès ( vous non plus d’ailleurs! ). Cela peut paraître étrange, mais la plupart du temps le jumeau survivant se sent responsable d’une façon ou d’une autre de la mort de l’autre bébé - et souvent aussi coupable - même si c’est totalement faux. Alors dites-le lui. Vous pouvez aussi ajouter que vous ne lui en voulez pas de ce décès puisqu’il n’y a pris aucune part, même s’il le croit peut-être. Répétez-le lui plus d’une fois pendant quelques jours et restez à l’écoute de l’évolution des symptômes, s’il y en avait. Faites-vous confiance: ce peut être un rêve, un ressenti. Même si personne ne vous croit ou même si rien ne peut le prouver, accueillez ce qui vient du plus profond de vous.
Un deuil solitaire...
Ne perdez pas de vue que votre bébé est en train de vivre un deuil... tout seul. Qu’il soit né ou encore dans votre ventre, n’y change rien. Ce n’est pas parce que votre enfant est encore tout petit que son deuil l’est aussi. Au contraire, il est de plus en plus prouvé de façon scientifique que les bébés vivent tout beaucoup plus intensément que nous, même avant la naissance! Alors, aimez-le, réconfortez-le, rassurez-le. Si votre bébé est déjà né, si c’est un bébé qui pleure beaucoup, qui est ce que l’on appelle un « bébé aux besoins intenses », peut-être comprenez-vous mieux pourquoi maintenant il est moins serein, moins facile, plus exigeant? Si vous n’êtes pas complètement sûrs d’avoir vraiment perdu un bébé, mais que vous ayez un doute, ces paroles ne lui feront aucun mal. Elles ne créeront pas de traumatisme. Elles n’inventeront pas un deuil. Votre enfant réel percevra seulement: « Merci beaucoup de cette sollicitude, mais cela ne me concerne pas ». Alors, par exemple, vous pouvez dire à votre bébé: « Peut-être as-tu perdu un jumeau ou une jumelle, je n’en suis pas sûre, mais si c’est le cas, sache que je suis de tout cœur avec toi et que, surtout, je t’assure que tu n’y es absolument pour rien. Je t’aime tel que tu es, que tu sois venu seul ou non, et je compatis avec toi pour la perte de ton jumeau. » Pour ce bébé, le fait de se le faire dire à la fois par maman ET par papa sera encore plus rassurant et lui enlèvera tout doute, remords ou sentiment de responsabilité ou de faute. Bien sûr, il n’y a aucune limite d’âge pour dire de telles paroles à votre enfant. Il n’est jamais trop tard pour aborder cette question. J’ai vu des enfants de trois ans, de trente ans et de soixante-trois ans guérir de graves symptômes grâce à ces simples paroles.
Des rituels...
Lorsqu’on leur a donné la parole grâce à la PAB®, la Sagesse de certains jumeaux survivants a suggéré à leurs parents de faire un petit rituel. Mais bien sûr, suite à de telles suggestions, les parents restent toujours entièrement libres d’aller en ce sens ou non. Un rituel, ce n’est pas sorcier. C’est simplement un geste un peu un peu plus concret que des paroles. Il sert à apaiser le corps, le cœur, l’esprit et l’âme de tous ceux qui sont touchés par cette perte, y compris le bébé/jumeau survivant. Ce rituel n’a pas de couleur spécifique pré-établie: c’est vous qui le construisez en y mêlant ou non des éléments spirituels ou religieux (si vous le souhaitez, mais ce n’est absolument pas nécessaire). Voici quelques exemples simples d’éléments pouvant faire partie d’un rituel suite au départ d’un jumeau prénatal:
❦ laisser s’envoler un ballon dans le ciel après l’avoir gonflé de tout votre amour
❦ écrire une lettre au jumeau décédé (puis la lui lire, la brûler ou l’enterrer)
❦ acheter un jouet de bébé et l’enterrer (pas nécessairement dans un cimetière)
❦ trouver une toute petite poupée (grandeur fœtale) et l’enterrer
❦ allumer une bougie (Bienvenue Bébé!) et la souffler (Adieu ou Au revoir)
❦ etc.
Le rituel peut durer une minute ou plus longtemps, n’avoir lieu qu’une seule fois ou être répété à plusieurs reprises, à votre choix. Le seul critère: qu’il parle à votre âme, qu’il soit fait avec cœur, qu’il ait un sens pour vous.
Les autres frères/sœurs ainés...
Si vous avez d’autres enfants, vous pouvez les inviter à les faire participer au rituel en leur laissant le choix d’y être ou non. Eux aussi peuvent y prendre part en proposant des gestes, des objets, des paroles. Même un très jeune frère/sœur (par exemple âgé de seulement dix-huit mois) pourra y ajouter sa participation personnelle, n’en doutez pas, à sa manière à lui de petit bambin. Lui aussi a besoin qu’on l’aide à faire ce deuil qu’il vit à un degré plus ou moins grand. Construisez ensemble le rituel en accueillant leurs suggestions, leurs gestes spontanés. N’ayez pas peur de leur causer une peine supplémentaire. Leur subconscient les a déjà mis au courant, eux aussi, du décès d’un de leur frère/sœur cadet qu’ils n’ont pas vu. Ne craignez pas d’accueillir des larmes: les vôtres, celle du bébé survivant (s’il n’est pas encore né, ses larmes s’exprimeront peut-être par celles de sa mère) ou des autres enfants aînés si vous en avez. Elles sont salutaires. Elles font du ménage, elle drainent des tensions et permettent de démarrer la guérison ou de la compléter.
4 éléments...
✓ En deux mots, quatre éléments peuvent prendre part à un rituel de deuil prénatal: on salue le jumeau parti («On t’accueille dans notre famille. Tu fais partie de notre généalogie, de notre clan. On reconnait et on honore ton existence»).
✓ Puis, une forme d’adieu (ou d’au revoir).
✓ Ensuite, on passe le message au jumeau survivant qu’il n’est pas responsable de ce décès - ni coupable - bien qu’il en pense peut-être le contraire et, en tant que parents, on s’en libère aussi.
✓ Et enfin: beaucoup beaucoup d’amour pour chacun des membres de la petite famille éprouvée (y compris vous-même)!
Je suis de tout cœur avec vous dans ce beau passage ❣
Note:
1 À ce sujet, je vous réfère à l’excellent livre du Docteur Claude Imbert: Un seul être vous manque: Auriez-vous eu un jumeau?
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Plus souvent qu’on ne le croit...
Selon les témoignages des bébés qui ont pris la parole dans mon bureau au moyen de la PAB® (PAB® signifie tout simplement « Parole Au Bébé »), je constate que, pour les parents-en-devenir, « perdre » un bébé pendant la grossesse -parce qu’il est non viable- arrive plus souvent qu’on ne le croit. Fait étonnant, la plupart du temps c’est une situation qui passe complètement inaperçu aux yeux des adultes, c’est-à-dire des parents eux-mêmes, du médecin et aussi du technicien en échographie, mais pas... par le jumeau survivant! En donnant la parole aux nourrissons et aux bébés in utero, j’ai appris qu’au début d’une grossesse, il arrive très fréquemment de concevoir plus d’un bébé en même temps alors qu’un seul enfant survivra réellement.
Peu ou pas de symptôme...
En fait, ce sont bel et bien les nourrissons et les bébés dans le ventre de leur maman qui m’ont éduquée sur ce sujet! Dans la littérature médicale, rares sont les auteurs qui en parlent.1 Si, en début de grossesse, vous avez eu de petits saignements, même ce que l’on appelle du « spotting » -de très légers saignements-, peut-être cela est-il le signe du départ de l’un de vos bébés. Si le décès est survenu très tôt, il est aussi fort possible que vous n’ayiez eu absolument aucun symptôme, le minuscule corps du jumeau non viable s’étant tout simplement désagrégé peu à peu dans le liquide amniotique qui contient des enzymes spécifiques à cet effet. S’il est décédé au début de son séjour intra-maternel, il a pu aussi se «momifié» en restant caché dans l’un des replis de son nid utérin.
L’histoire de Florence...
N’avez-vous vraiment eu qu’un seul bébé? En êtes-vous totalement sûrs? Pour vous expliquer plus clairement ce fait dont on parle si rarement, voici une histoire de cas tirée de l’une de mes consultations individuelles de PAB®. Florence est une mère-en-devenir dont la grossesse en est à 30 semaines. Elle vient me voir pour une dépression prénatale qui dure depuis le début de sa grossesse. Elle pleure très souvent, « sans raison », me dit-elle puisque tout va bien dans sa vie à tous les points de vue. Elle est très heureuse d’attendre un bébé et s’y sent prête, de même que son conjoint. Tous deux m’ont aussi dit que, depuis le début de la grossesse, ils n’avaient eu que des prénoms de garçon en tête. Ils avaient été certains d’avoir un garçon mais, à leur grande surprise, c’est une fille qu’a révélé l’échographie. En permettant au subconscient de Florence de nous expliquer la cause de sa dépression au moyen de la PAB® (que j’ai mise au point en m’inspirant du test musculaire propre à la Kinésiologie Appliquée, discipline dans laquelle je suis formée), on a appris le départ d’un petit garçon, jumeau donc du bébé-fille que Florence porte encore. Concernant la dépression, la Sagesse intérieure de Florence nous dit, qu'à l’insu de la jeune mère, ses larmes de tristesse sont en train de pleurer son petit garçon qui est parti à 4 semaines. Bien qu’il ait été non-viable, il est encore très présent à son esprit même si c’est d’une façon inconsciente. Ce que son subconscient nous dit aussi, c’est que les larmes maternelles se font également le porte-parole de sa petite fille survivante, en deuil de son frère-jumeau. Les larmes de Florence pleurent donc pour elle-même, mais aussi à la place de sa fille. Mais oui! Même avant sa naissance, un bébé peut déjà éprouver des émotions, comme ici de la peine, de la tristesse, du deuil...
Des indications...
Peut-être vivez-vous (ou avez-vous vécu) une situation semblable? Bien qu’ils ne soient pas tous très évidents, plusieurs symptômes peuvent vous donner un indice d’un tel événement. Ces indications peuvent provenir de votre bébé in utero ou de votre propre corps si vous êtes présentement enceinte (votre corps, vos émotions, votre ressenti, votre intuition, voire même une certitude). Dans un cas comme dans l’autre, ce peut être à la fois la Sagesse du jumeau survivant et votre subconscient qui sont en train de prendre la parole. Dans le ventre de leur maman, les bébés utilisent souvent le corps de leur mère pour s’exprimer. S’il y a eu effectivement décès d’un bébé prénatal, votre enfant survivant est conscient d’avoir eu un jumeau, n’en doutez pas, même si le départ s’est fait très très tôt en début de gestation. Plusieurs jumeaux en deuil à qui j’ai donné la parole pendant qu’ils étaient encore dans le ventre de leur mère m’ont dit avoir été parfaitement conscients du décès d’un frère -ou d’une sœur- à des stades très précoces, aussi tôt que trois semaines après la conception. Ils nous ont aussi fait part de tout ce que ce départ leur avait fait vivre: colère, tristesse, peur, stupeur, incompréhension, culpabilité, dépression, etc. Ce qui est intéressant, c’est que la Sagesse de cet enfant en deuil peut nous faire part également de la raison existentielle de cette conception « accompagnée » ( le sens, l’objectif, en quoi cela le sert l’évolution de l’Être d’avoir du être séparé de son jumeau).
Quoi faire...
Si vous suspectez avoir perdu le jumeau/jumelle de votre enfant - que celui-ci soit déjà né ou non, que vous soyez encore enceinte ou ayez déjà accouché - vous pouvez faire quelque chose non seulement pour l’enfant survivant qui a été un témoin impuissant de ce départ ( et qui se sent probablement très seul pour affronter son deuil ), mais pour vous aussi. En effet, en tant que parent, même si vous n’êtes pas conscient d’avoir perdu un bébé, votre subconscient - ou la Sagesse de votre être - le sait parfaitement. Soit vous-même ou soit votre bébé en avez peut-être gardé quelque chose à apaiser: une émotion, une pensée inconfortable, un deuil inachevé, une culpabilité (totalement injustifiée je vous l’assure! ), un symptôme physique voire même une souffrance émotionnelle comme dans le cas de Florence qui pleure si souvent. Et les pères n’échappent pas à cela: eux aussi peuvent trainer un mal-être et avoir de la difficulté à en comprendre la cause. Pour votre bébé, je vous invite, en priorité, à lui dire (à voix haute ou intérieurement) que vous êtes au courant du jumeau parti. Cette simple parole dite du fond de votre cœur peut changer bien des choses pour l’enfant survivant: il ne se sentira peut-être plus aussi seul maintenant que vous partagez consciemment son drame. Ensuite, dites-lui qu’il n’y est pour rien dans ce décès ( vous non plus d’ailleurs! ). Cela peut paraître étrange, mais la plupart du temps le jumeau survivant se sent responsable d’une façon ou d’une autre de la mort de l’autre bébé - et souvent aussi coupable - même si c’est totalement faux. Alors dites-le lui. Vous pouvez aussi ajouter que vous ne lui en voulez pas de ce décès puisqu’il n’y a pris aucune part, même s’il le croit peut-être. Répétez-le lui plus d’une fois pendant quelques jours et restez à l’écoute de l’évolution des symptômes, s’il y en avait. Faites-vous confiance: ce peut être un rêve, un ressenti. Même si personne ne vous croit ou même si rien ne peut le prouver, accueillez ce qui vient du plus profond de vous.
Un deuil solitaire...
Ne perdez pas de vue que votre bébé est en train de vivre un deuil... tout seul. Qu’il soit né ou encore dans votre ventre, n’y change rien. Ce n’est pas parce que votre enfant est encore tout petit que son deuil l’est aussi. Au contraire, il est de plus en plus prouvé de façon scientifique que les bébés vivent tout beaucoup plus intensément que nous, même avant la naissance! Alors, aimez-le, réconfortez-le, rassurez-le. Si votre bébé est déjà né, si c’est un bébé qui pleure beaucoup, qui est ce que l’on appelle un « bébé aux besoins intenses », peut-être comprenez-vous mieux pourquoi maintenant il est moins serein, moins facile, plus exigeant? Si vous n’êtes pas complètement sûrs d’avoir vraiment perdu un bébé, mais que vous ayez un doute, ces paroles ne lui feront aucun mal. Elles ne créeront pas de traumatisme. Elles n’inventeront pas un deuil. Votre enfant réel percevra seulement: « Merci beaucoup de cette sollicitude, mais cela ne me concerne pas ». Alors, par exemple, vous pouvez dire à votre bébé: « Peut-être as-tu perdu un jumeau ou une jumelle, je n’en suis pas sûre, mais si c’est le cas, sache que je suis de tout cœur avec toi et que, surtout, je t’assure que tu n’y es absolument pour rien. Je t’aime tel que tu es, que tu sois venu seul ou non, et je compatis avec toi pour la perte de ton jumeau. » Pour ce bébé, le fait de se le faire dire à la fois par maman ET par papa sera encore plus rassurant et lui enlèvera tout doute, remords ou sentiment de responsabilité ou de faute. Bien sûr, il n’y a aucune limite d’âge pour dire de telles paroles à votre enfant. Il n’est jamais trop tard pour aborder cette question. J’ai vu des enfants de trois ans, de trente ans et de soixante-trois ans guérir de graves symptômes grâce à ces simples paroles.
Des rituels...
Lorsqu’on leur a donné la parole grâce à la PAB®, la Sagesse de certains jumeaux survivants a suggéré à leurs parents de faire un petit rituel. Mais bien sûr, suite à de telles suggestions, les parents restent toujours entièrement libres d’aller en ce sens ou non. Un rituel, ce n’est pas sorcier. C’est simplement un geste un peu un peu plus concret que des paroles. Il sert à apaiser le corps, le cœur, l’esprit et l’âme de tous ceux qui sont touchés par cette perte, y compris le bébé/jumeau survivant. Ce rituel n’a pas de couleur spécifique pré-établie: c’est vous qui le construisez en y mêlant ou non des éléments spirituels ou religieux (si vous le souhaitez, mais ce n’est absolument pas nécessaire). Voici quelques exemples simples d’éléments pouvant faire partie d’un rituel suite au départ d’un jumeau prénatal:
❦ laisser s’envoler un ballon dans le ciel après l’avoir gonflé de tout votre amour
❦ écrire une lettre au jumeau décédé (puis la lui lire, la brûler ou l’enterrer)
❦ acheter un jouet de bébé et l’enterrer (pas nécessairement dans un cimetière)
❦ trouver une toute petite poupée (grandeur fœtale) et l’enterrer
❦ allumer une bougie (Bienvenue Bébé!) et la souffler (Adieu ou Au revoir)
❦ etc.
Le rituel peut durer une minute ou plus longtemps, n’avoir lieu qu’une seule fois ou être répété à plusieurs reprises, à votre choix. Le seul critère: qu’il parle à votre âme, qu’il soit fait avec cœur, qu’il ait un sens pour vous.
Les autres frères/sœurs ainés...
Si vous avez d’autres enfants, vous pouvez les inviter à les faire participer au rituel en leur laissant le choix d’y être ou non. Eux aussi peuvent y prendre part en proposant des gestes, des objets, des paroles. Même un très jeune frère/sœur (par exemple âgé de seulement dix-huit mois) pourra y ajouter sa participation personnelle, n’en doutez pas, à sa manière à lui de petit bambin. Lui aussi a besoin qu’on l’aide à faire ce deuil qu’il vit à un degré plus ou moins grand. Construisez ensemble le rituel en accueillant leurs suggestions, leurs gestes spontanés. N’ayez pas peur de leur causer une peine supplémentaire. Leur subconscient les a déjà mis au courant, eux aussi, du décès d’un de leur frère/sœur cadet qu’ils n’ont pas vu. Ne craignez pas d’accueillir des larmes: les vôtres, celle du bébé survivant (s’il n’est pas encore né, ses larmes s’exprimeront peut-être par celles de sa mère) ou des autres enfants aînés si vous en avez. Elles sont salutaires. Elles font du ménage, elle drainent des tensions et permettent de démarrer la guérison ou de la compléter.
4 éléments...
✓ En deux mots, quatre éléments peuvent prendre part à un rituel de deuil prénatal: on salue le jumeau parti («On t’accueille dans notre famille. Tu fais partie de notre généalogie, de notre clan. On reconnait et on honore ton existence»).
✓ Puis, une forme d’adieu (ou d’au revoir).
✓ Ensuite, on passe le message au jumeau survivant qu’il n’est pas responsable de ce décès - ni coupable - bien qu’il en pense peut-être le contraire et, en tant que parents, on s’en libère aussi.
✓ Et enfin: beaucoup beaucoup d’amour pour chacun des membres de la petite famille éprouvée (y compris vous-même)!
Je suis de tout cœur avec vous dans ce beau passage ❣
Note:
1 À ce sujet, je vous réfère à l’excellent livre du Docteur Claude Imbert: Un seul être vous manque: Auriez-vous eu un jumeau?
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